Au cœur des récentes discussions : ChatGPT. Entre hystérie et fascination, l’outil conversationnel basé sur l’intelligence artificielle et développé par la société OpenAI secoue le monde des médias. Au-delà de la crainte procurée par l’intelligence artificielle (IA), ne serait-il pas intéressant d’apprendre à l’utiliser afin d’en tirer de potentiels bénéfices ?
À la question :
– « Pourrais-tu m’écrire un court compte rendu concernant ChatGPT et le journalisme ? »
ChatGPT répond :
– « Bien sûr, voici un court compte-rendu sur ChatGPT et le journalisme :
ChatGPT est un modèle de langage avancé développé par OpenAI qui est capable de générer du texte de manière autonome en utilisant des modèles de prédiction de langage. Avec sa capacité à comprendre et à synthétiser des données textuelles complexes, ChatGPT a révolutionné la façon dont les journalistes produisent des contenus. Les journalistes peuvent utiliser ChatGPT pour générer rapidement des brefs comptes rendus, effectuer des recherches approfondies ou analyser des données de manière plus efficace. En permettant aux journalistes de gagner du temps, ChatGPT leur permet de se concentrer sur l’analyse, l’investigation et la création de contenus plus pertinents et plus approfondis. En somme, ChatGPT est devenu un outil indispensable pour les professionnels du journalisme en leur permettant de produire du contenu de qualité plus rapidement et plus efficacement. »
Bien que certains termes utilisés soient discutables, pour ChatGPT, le lien entre journalisme et IA semble clair : il ne s’agit pas d’une relation de concurrence, mais plutôt d’une collaboration entre ces derniers. Mais qu’en pensent les humains, principaux concernés ?
Afin de mettre en lumière les implications de l’IA sur le journalisme et d’explorer comment les rédacteurs peuvent s’adapter, le Forum Pamela Howard de l’ICFJ sur les crises mondiales des journalistes a organisé un webinaire, le jeudi 9 février 2023. Deux intervenants ont échangé sur la question : Edith Brou, consultante en communication, ainsi que Bruno Guglielminetti, journaliste, chroniqueur spécialiste des nouvelles technologies et des médias numériques.
Pour Bruno Guglielminetti, l’émergence d’un agent conversationnel n’est ni plus ni moins que le troisième moment le plus important dans le monde numérique, après l’avènement du PC et d’internet. Jusqu’à lors, rechercher des informations sur internet nécessitait d’effectuer des recherches sur différents sites web. ChatGPT, quant à elle, s’abreuve directement du contenu de ces sites web. De ce fait, une seule recherche sur le modèle de langage avancé est nécessaire afin d’obtenir un condensé du contenu de différentes sources. Edith Brou souligne le caractère « fascinant d’être à un tel moment de l’histoire ».
Un impact pas toujours négatif
Ainsi, l’IA s’implante dans notre société et un tel changement impactera le monde journalistique : « (…) cela va forcément changer la donne et les règles du jeu », confie Bruno Guglielminetti. Certaines tâches « redondantes » au sein des rédactions pourraient être remplacées par l’IA. D’après le journaliste, le monde du sport a des chances d’être touché, notamment dans la transcription des résultats et la description des matchs. Au contraire, le journalisme de terrain n’a, selon lui, pas de sang d’encre à se faire : la machine ne peut remplacer ce type de journalisme, elle peut cependant l’assister dans ces tâches.
D’après Bruno Guglielminetti, il est intéressant d’utiliser ChatGPT afin de créer un caneva sur lequel le journaliste devra repasser pour vérifier les informations ou encore réécrire des éléments. ChatGPT ne doit pas effectuer le travail des journalistes non seulement car ses capacités sont limitées, mais également car cela marquerait la fin d’un métier effectué par l’Homme.
L’ensemble de la branche journalistique ne semble donc pas avoir à craindre l’IA. Apprendre à l’utiliser pour ne pas louper le coche et l’aide qu’elle peut apporter aux rédacteurs, voilà le principal défi à venir.
Des compétences à acquérir
Bruno Guglielminetti, lors de ces cours à l’Université de Québec, aborde systématiquement l’IA qu’il considère comme un nouvel outil disponible. Un outil comprenant pourtant des risques : « Avec un marteau il est possible de construire des choses mais l’on peut aussi se taper sur les doigts et détruire des choses. Il faut faire attention à ce que l’on fait avec nos outils, comprendre ce que l’on peut faire mais voir les risques que ça peut apporter. »
Il est intéressant de faire un parallèle avec l’époque où internet est entré dans les salles de nouvelles. Le seul poste branché à internet donnait l’impression aux journalistes d’avoir accès à un fil de presse. C’était pourtant loin d’être le cas, puisque les informations venant d’internet, contrairement à celles d’une agence de presse, ne sont pas vérifiées par des professionnels.
Ainsi, il y a eu toute une éducation à faire d’une génération de journalistes par rapport à l’information disponible sur internet. Aujourd’hui, d’après Bruno Guglielminetti, il est nécessaire de procéder de la même manière avec les journalistes et l’IA ; il faut leur apprendre à l’utiliser et à repérer ses bons ainsi que ses mauvais côtés. Faire cela permettra aux journalistes de ne pas se faire dépasser et de ne pas devenir victimes de l’IA.
Concrètement, il est autant intéressant de découvrir le fonctionnement de ChatGPT pour les journalistes aguerris que pour ceux en apprentissage. Les formations peuvent donc prendre place au sein des universités – comme c’est le cas pour les étudiants de Bruno Guglielminetti – ou directement dans les rédactions. Dans un même ordre d’idée, des formations concernant ChatGPT ont été proposées dans le milieu scolaire. Edith Brou va plus loin et souligne qu’un apprentissage en solitaire peut être effectué : « Si vous pouvez prendre du temps chaque jour pour apprendre à utiliser ces outils dans votre travail, vous serez déjà en avance. »
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